Le baromètre commence d’emblée par une bonne nouvelle : il ressort de l’étude que le système de soins de santé belge est globalement très bien perçu par la population. Près de trois-quarts des interrogés le considèrent en effet comme “excellent”, un résultat relativement stable depuis plusieurs années. Les différences se font cependant ressentir au sein des groupes d’âge : 85% des pensionnés sont très satisfaits des soins de santé belges contre 69% des travailleurs.
La qualité des soins en danger
Pour plus de la moitié des interrogés (70%), la qualité des soins est menacée pour des raisons de coûts. Cette proportion est d’autant plus grande chez les personnes en incapacité de travail (76%). Les travailleurs se trouvent quant à eux dans la moyenne (67%).
Pour 45% des sondés, le budget prévu pour les médicaments prend une place de plus en plus importante. Parmi les plus touchés, on retrouve le public moins aisé, mais aussi les femmes. Une corrélation peut aussi être établie avec le niveau d’étude : au plus il est élevé, au moins l’inquiétude de prévoir un budget important pour l’achat de médicaments est présente.
Les délais d’attente critiqués
Une large majorité des personnes se disent satisfaites de la quantité de structures hospitalières implantées dans leur région. C’est d’autant plus le cas pour ceux qui vivent en ville (85% de satisfaits contre 66% pour les ruraux).
Par contre, la difficulté à obtenir un rendez-vous pour une consultation grimpe en flèche cette année. Solidaris la qualifie même “d’année-record”. Près de 3 personnes sur 4 estiment en effet qu’il est “difficile” d’être reçu. Les plus jeunes sont moins d’accord que les plus âgés (67% chez les 18-39 ans ; 75% chez les 40-59 ans et 80% chez les 60 ans et plus). Les personnes seules avec enfant(s) sont 82% à être d’accord.
Les délais d’attente avant d’obtenir un rendez-vous avec un spécialiste sont vivement critiqués et sont jugés trop longs par 7 personnes sur 10. Les femmes déplorent plus ces délais que les hommes (75% contre 66%) et les plus jeunes davantage que les plus âgés (72% pour les 18-39 ans, 73% pour les 40-59 ans contre 64% chez les 60 ans et plus). Une fois de plus, le niveau d’études influence les résultats : on atteint 78% de taux d’insatisfaction chez les personnes ayant arrêté leurs études en primaires ou en secondaires inférieurs contre 64% chez les universitaires.
Les facteurs dont il faut tenir compte
Si les délais d’attente sont aussi importants et les tarifs appliqués aussi variables, c’est entre autres parce que les professionnels de la santé sont trop peu nombreux en Belgique. Ainsi, selon le sondage de Solidaris, seules 3 personnes sur 5 estiment qu’il y a suffisamment de médecins sur le territoire. Il s’agit de la mesure relevée la plus basse depuis que le baromètre existe.
Santhea rappelle que des mesures telles que la suppression du numerus clausus, qui limite l’accès à la profession médicale, ainsi qu’une réévaluation des besoins médicaux de la population, permettraient de limiter la pénurie de médecins en Belgique, augmenter l’accessibilité (y compris financière) et par là, de diminuer la pression sur le personnel infirmier.
Source : Solidaris , «Baromètre Confiance & Bien-être 2022», https://www.institut-solidaris.be/index.php/barometre-confiance-bien-etre-2022/