Comment bien trier les déchets hospitaliers et de soins

Selon un rapport publié par IDEA (1), l’intercommunale de développement économique et d’aménagement du cœur du Hainaut, les déchets hospitaliers et de soins de santé représentent environ 4% des déchets incinérés en Wallonie, soit un total de 40 000 tonnes par an.  

Depuis 2020 et la pandémie mondiale de COVID-19, l’usage de dispositifs à usage unique et/ou en plastique comme les masques, les blouses, les gants, ou encore les visières de protection, a explosé dans nos hôpitaux. S’ils sont mal triés et donc recyclés, ils impactent l’empreinte environnementale de nos institutions de soins qui risquent de faire l’objet de sanctions financières. 

De quels déchets parle-t-on ?  

La gestion des déchets résultant des activités hospitalières et d’activités de soins de santé est régie par un arrêté du 30 juin 1994 (2). Cet arrêté classe les déchets des institutions hospitalières et de soins de santé en trois catégories :  

  • Les déchets de classe A : il s’agit des déchets non dangereux produits en dehors des zones d’hospitalisation ou de soins. Par exemple : les déchets de cuisine, des services de restauration collective ou encore les déchets provenant des locaux administratifs. 
  • Les déchets de classe B1 : ce sont les déchets non infectieux provenant des soins aux patients comme des pièces anatomiques ; des déchets en provenance des unités de soins, des consultations et des services médicotechniques ; des déchets issus des laboratoires, à l'exception des déchets radioactifs. 
  • Les déchets de classe B2, les plus dangereux : il s’agit des déchets infectieux provenant des soins aux patients qui, en raison du risque de contamination pour la communauté, doivent être soignés en isolement. Il peut s’agir de déchets de laboratoire présentant une contamination microbienne ; de sang et dérivés de sang qui peuvent encore présenter une contamination microbienne ; d’objets contondants ; cytostatiques (3) et tous déchets de traitement cytostatique ; de déchets anatomiques autres que les pièces anatomiques ; de déchets pathologiques ; de déchets d'animaux d'expérience ainsi que leur litière et excréments. 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (4), “environ 85% des déchets liés aux soins de santé sont comparables aux ordures ménagères et ne sont pas dangereux. Les 15% restants sont considérés comme dangereux et peuvent être infectieux, chimiques ou radioactifs.” En Wallonie, sur les 40 000 tonnes de déchets hospitaliers incinérés chaque année, 16% sont des déchets de classe B2. 

Comment trier correctement ces déchets ?  

Le tri des déchets doit toujours être la responsabilité de celui qui les produit. Il doit se faire le plus près possible du lieu où le déchet a été produit. 

Les déchets non dangereux, de classe A ou B1, doivent être triés de la même manière que les déchets ménagers. Ils ne peuvent être enfouis.  

Les déchets de type B2 doivent quant à eux faire l’objet d’un traitement par des filières spécialisées de collecte et de traitement. Ils doivent être incinérés dans des installations spécifiques, voire être prétraités pour leur enlever leur caractère infectieux.  

Manipuler sacs et conteneurs 

Le Comité international de la Croix Rouge a rédigé des recommandations (5) concernant le tri des déchets de soins par le personnel soignant :  

  • Les sacs et les conteneurs doivent être fermés par le personnel infirmier lorsqu’ils sont remplis aux deux tiers. Il ne faut jamais tasser les sacs, ni les vider, ni les manipuler par le haut (jamais contre soi) et porter des gants. 
  • Les déchets doivent être collectés régulièrement, au minimum une fois par jour. Ils ne doivent pas s’accumuler à l’endroit où ils sont produits.  
  • Un programme quotidien et un circuit de collecte doivent être planifiés.  
  • Chaque catégorie de déchets sera récoltée et stockée séparément 
  • Les déchets à caractère infectieux (B2) ne doivent en aucun cas être stockés dans des lieux ouverts au public 
  • Les sacs collectés doivent immédiatement être remplacés par des sacs neufs. 

Attention à ne pas corriger les erreurs : si un déchet non dangereux a été placé dans un conteneur à déchets B2 qui présentent un risque de contamination, il faut alors, par principe de précaution, considérer ce déchet comme dangereux.  

Un exemple de bonne pratique selon la Croix Rouge : “le personnel infirmier déposera les piquants/tranchants dans des conteneurs à aiguilles se trouvant le plus près possible du lieu d’utilisation, ce qui permettra d’éviter toute manipulation de l’aiguille usagée. Idéalement, il amènera le conteneur à aiguilles jusqu’au lit du patient. Ne pas recapuchonner, ni désolidariser à la main les aiguilles des seringues ! Ces gestes sont trop dangereux. Le tri doit être maintenu tout au long de la filière (dans les zones de stockage et lors du transport).” 

Le schéma de tri

Les hôpitaux et polycliniques EpiCURA, dans un souci pédagogique, ont créé ce tableau pour faciliter le tri des déchets.  

Pourquoi est-ce important ? 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, une personne blessée par une aiguille déjà utilisée sur un patient infecté a 30%, 1,8% et 0,3%, respectivement, d’être infectée par le virus de l’hépatite B, le virus de l’hépatite C et le VIH (6). Le personnel des institutions de soins, en première ligne, a le plus de risque d’être infecté par l’intermédiaire d’aiguilles contaminées. 

De plus, les déchets liés aux soins de santé contiennent des micro-organismes qui peuvent infecter les patients hospitalisés, les personnels de santé et le grand public.  

Les déchets et les sous-produits peuvent également causer d’autres effets néfastes sur la santé, par exemple :  

  • brûlures par irradiation; 
  • blessures causées par des objets pointus ou tranchants; 
  • intoxication et pollution dues au rejet de produits pharmaceutiques, en particulier d’antibiotiques et de médicaments cytotoxiques; 
  • pollution des eaux usées, intoxication par ces eaux et intoxication et pollution par des éléments ou des composés toxiques, tels que le mercure ou les dioxines libérées au cours d’une incinération. 

L’exemple de “Dechospi” 

En 2017, IDEA, a lancé un programme visant à améliorer la gestion des déchets hospitaliers. L’objectif était de diminuer l’empreinte environnementale et les coûts des institutions de soins. 

Cinq hôpitaux et groupes d’hôpitaux, presque tous membres de santhea, ont participé à ce projet, dénommé “Dechospi” : EpiCURA, le Centre Hospitalier Universitaire Tivoli, le Groupe Jolimont, le Centre Hospitalier Universitaire et Psychiatrique de Mons-Borinage (CHUPMB) et le Centre Hospitalier Régional de la Haute Senne. 

En est ressorti un guide méthodologique dont l’objectif est d’encourager et d’accompagner toute structure hospitalière désireuse d'améliorer ses performances de prévention et de gestion des déchets. 

Le guide

(1) : IDEA, Optimiser la gestion des déchets et les réduire : les clés de la réussite en milieu hospitalier, http://environnement.wallonie.be/doc/Dechets/Guide_methodologique_DECHOSPI.pdf
(2) : 30 juin 1994 - Arrêté du Gouvernement wallon relatif aux déchets d'activités hospitalières et de soins de santé - http://environnement.wallonie.be/legis/dechets/decat010.htm
(3) : Produits utilisés dans le traitement des cancers pour inhiber la prolifération cellulaire. 
(5) : Comité international de la Croix-Rouge,  Manuel de gestion des déchets médicaux, https://www.icrc.org/fr/doc/assets/files/publications/icrc-001-4032.pdf
(6) : WHO/UNICEF, 2015. Water, sanitation and hygiene in health care facilities: status in low- and middle-income countries. World Health Organization, Geneva. 
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